Bitcherland électronic orchestra

L’électro version Bitcherland

D’une rencontre entre des artistes et des musiciens est née une formation hors du commun : le Bitcherland electronic orchestra. Près de trente curieux qui ont mêlé instruments à vent et machines électroniques pour un résultat qui décoiffe.

Tout a démarré l’an dernier suite à une expérience entre des artistes de la compagnie La Valise, en résidence dans la cité fortifiée, et des élèves de l’école de musique du Pays de Bitche, installée au Saint-Augustin. «Un festival d’Obernai, les Pisteurs d’étoiles, nous a commandé un spectacle. L’école de musique de Bitche s’est greffée dessus. Et tout s’est tellement bien passé qu’on a décidé de retravailler ensemble à la rentrée», explique Claire Girod, de La Valise. «C’était un essai pour moi de composer avec une harmonie. Fort du succès, on a décidé de monter un projet autour d’un atelier de MAO, musique assistée par ordinateur », ajoute Gabriel Fabing, musicien, compositeur, interprète. Un mariage d’harmonie et de moderne. Pas évident de prime abord.
Jean-Marc Wey, le président de l’association qui gère l’école de musique, était enthousiaste. «L’an dernier, l’atelier n’avait pas marché, faute de candidats. Mais durant l’été, dans le cadre de l’opération municipale Tickets Sports, certains gamins étaient à fond dedans… A la rentrée, j’ai relancé La Valise pour mettre en placer ce type de projet à l’école. Six gamins sont entrés, puis des membres de l’harmonie… On est parvenu à constituer un groupe de 23 personnes - sans compter Claire et Gabriel de La Valise - âgées de 7 à 50 ans », ajoute-t-il.

Chacun sa place

Et de tous niveaux. «Un adulte avait à peine dix heures de cours de musique derrière lui et il a participé à l’ensemble du projet », ajoute Jean-Marc Wey. «La plus jeune a 7 ans et seulement deux années de guitare. Un autre avait 5 h de soubassophone. Chacun a sa place dans la formation. Ce sont des gens qui ont envie d’ouverture. L’harmonie, c’est bien, mais certains voulaient découvrir autre chose », complète Claire Girod. «J’ai mis six mois à créer les partitions et à former les jeunes aux machines électroniques. Nous avons vraiment bénéficié de l’expérience d’Obernai », souligne Gabriel Fabing.
Le succès de la formation est tel que La Valise réussit à "vendre" le projet à Moselle Arts vivants, antenne culturelle du Conseil général de la Moselle. Si la prestation du Bitcherland electronic orchestra, comme il se nomme, lors de la fête de la musique de Bitche, a été annulée en raison de la pluie, leur concert a fait sensation à Laquenexy dans le cadre de la fête de la musique mais aussi de la fin du festival Jeux de jardins organisé par le Conseil général. Flûte traversière, clarinette, trompette, tuba, saxophone, batterie et guitare ont pris une autre dimension.
«On ne faisait pas tache dans ce cadre professionnel. On a même piqué la curiosité des spectateurs s », se félicite Claire Girod. «Ce mélange permet d’amener un public vers une musique électronique qu’il n’aurait jamais écoutée autrement…» Vu le succès, la formation envisage d’organiser à Bitche un concert au Bord du monde en septembre et de renouveler l’expérience de façon ponctuelle.